Auteur/autrice : August Jakobson

August Jakobson s’est fait connaître dès la fin des années 1920 comme le principal représentant de la prose ouvrière estonienne. Son premier roman, Vaeste-Patuste alev (Le bourg des Pauvres-Pécheurs) (1927), a connu un succès considérable. Influencé par Zola, notamment par la lecture de Germinal, Jakobson décrit la misère matérielle et morale du milieu ouvrier à travers le destin tragique d’une famille, dans une petite ville où les mœurs sont dominées par l’alcool, la brutalité et le sexe. Dans les quatre volumes de Tuhkur hobune (Le cheval cendré) (1928-1932), Jakobson poursuit la description de la vie dans le bourg de Vaeste-Patuste, mais à une époque antérieure : l’action se situe cette fois pendant la Première Guerre mondiale et est centrée sur une autre famille. Jakobson a fait partie du mouvement dit de la « proximité de la vie » (elulähedus), formé à Tartu autour du journal culturel Kirjanduslik orbiit (1929-1930). À l'époque soviétique, il devient un écrivain officiel et un haut dignitaire du régime (il est président du Soviet suprême de 1950 à 1958). Il est apprécié alors non seulement pour ses œuvres en prose, mais aussi pour son théâtre. Sa pièce la plus célèbre est La vie dans une citadelle (1946), un drame familial mêlé d’idéologie marxiste: dans une famille déchirée par des conflits politiques, un professeur de langues anciennes, August Miilas, essaye de rester neutre, de se retrancher dans sa «citadelle» pour se consacrer à son travail, mais cela s’avère impossible. — AC