Les enfants
Nous sommes assis en tailleur sur les tapis étendus à même le sol, Sidi Maati, le propriétaire du jardin, et ses quatre invités. La place d’honneur revient naturellement au caïd Omar, le visage aquilin, le regard encore noble …
Nous sommes assis en tailleur sur les tapis étendus à même le sol, Sidi Maati, le propriétaire du jardin, et ses quatre invités. La place d’honneur revient naturellement au caïd Omar, le visage aquilin, le regard encore noble …
Tout mon corps était sensible, comme égratigné, ma peau brûlante, mes lèvres fendillées. C’était le matin très tôt. Sur le marché, qui jouxtait la gare routière, il semblait y avoir en ce début de journée davantage de vendeurs que d’acheteurs …
Helmut Taagepera pleurait. Plus il s’essuyait les yeux, plus ses larmes coulaient. Il jeta le couteau sur la table et courut jusqu’à l’évier. Sous le plafond graisseux, les ventilateurs tournaient …
Vent du nord-est, froid. Pour ne rien faire,
je me suis promené en voiture. Je suis allé à Kurgja.
L’eau était belle de l’autre côté de la digue, courant et contre-courant,
forme de l’eau. Figures. Images …
L’eau est transparente,
transparent est l’air.
Dans l’eau se reflète l’air
et dans l’air se reflète l’eau …
Il était une fois trois frères, Karl, Ants et Peer, qui avaient une sœur nommée Vulve. Tous avaient reçu de leur père le nom de Joppenbuch. Le frère aîné, Karl, manifesta précocement des dispositions pour l’art …
Les soirs sont devenus transparents :
le vent rend visible la voix des arbres.
Ce qui existe n’a pas besoin de voix
ni de conscience, comme moi à présent …
Ils fréquentaient la même école communale, Tõnu, le fils du fermier de Kõrrevälja, et Jants, le bâtard d’Elts, qui occupait la chaumière dépendant de la même ferme. On l’appelait Jants depuis sa première enfance déjà …
J’avais quinze ans quand mon oncle Herik Petzer osa me parler de mon père. (Nous avions tous été élevés, moi et mes ascendants directs de sexe masculin, par nos mères ou par des parents maternels) …
L’aube tardive dissipait lentement l’obscurité qui couvrait la mer. D’abord s’éclaira le long promontoire rocailleux qui avançait loin dans le gris de la mer et où se détachait seule, sur le gravier nu, une cabane de pêcheur …