Poèmes

Traduits de l’estonien par Antoine Chalvin

Si j’existe, alors je suis une trace
ou des pas sur le sable
ou un fleuve
qui ne parvient pas
à atteindre la mer tout entier
ou la faim
de quelque chose qui
ne pousse nulle part
 



 
en réalité je suis un chemin
mais je ne sais pas qui me parcourt
ni où je conduis
je n’en ai pas besoin
 



 
fais de moi un oiseau
façonne-moi de tes deux mains
un beau bec et des ailes solides
puis laisse-moi m’envoler
pour que je puisse
environ une fois par semaine
venir me poser sur ton épaule
le regard fatigué
 



 
aucun chemin ne conduit jusqu’à toi
dans un autre monde possible
nous ne sommes qu’une seule phrase