Réécrire l’histoire de l’Estonie: les romans de Jaan Kross

(Communication au colloque «La littérature face à l’Histoire en Europe centrale après 1945», Inalco, 6 décembre 2001)

La conscience historique des Estoniens a été formée en grande partie par les écrivains. Depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, d’innombrables romans ou récits historiques ont établi les fondements de la conception nationale de l’histoire estonienne, conception à laquelle les historiens ont ensuite essayé de donner une apparence scientifique. Si l’histoire « officielle » a aujourd’hui renoncé à ces images du passé créées par les écrivains, ces derniers n’en continuent pas moins à influencer la vision de l’histoire de la majorité de la population estonienne1.

Depuis les années 1960, c’est sans aucun doute l’écrivain Jaan Kross qui a le plus influencé la manière de concevoir l’histoire de l’Estonie aussi bien par les Estoniens qu’à l’étranger. Sa position singulière dans la formation de l’«horizon historique» des Estoniens tient essentiellement à des raisons politiques et idéologiques. Pendant la période soviétique de l’histoire estonienne, c’est-à-dire entre les années 1940 et les années 1980, la recherche historique était soumise à une forte pression de la part de la censure et, plus généralement, de l’idéologie communiste. Pour les historiens, un certain nombre de sujets, notamment ceux qui touchaient à l’histoire de l’Estonie, étaient de ce fait pratiquement interdits. En tant qu’écrivain, Jaan Kross a bénéficié d’une liberté beaucoup plus grande — quoi que très relative — à la fois dans le choix des sujets historiques et dans leur traitement.

Dans cet article, j’essaierai, pour commencer, de caractériser brièvement l’univers romanesque de Jaan Kross, dont je soulignerai les éléments de continuité et de discontinuité. Je m’efforcerai, dans un second temps, d’analyser l’œuvre de Jaan Kross comme une vaste épopée de l’histoire de l’Estonie entre le XVe et le XXe siècle. Cette hypothèse est loin d’être absolument originale : ainsi Jean-Luc Moreau, l’introducteur de l’œuvre de Jaan Kross en France, écrivait déjà il y a une dizaine d’années que « chaque roman de Jaan Kross est […] un chapitre de l’histoire nationale de l’Estonie »2.

I

Jaan Kross est un écrivain à la biographie complexe. Né en 1920, l’année même où la paix de Tartu marquait la naissance de la République d’Estonie, il a été arrêté par les nazis au moment de l’occupation allemande en 1944, puis déporté en Sibérie en 1948 par le nouveau pouvoir soviétique (pour les mêmes raisons d’ailleurs)3. À son retour de Sibérie, en 1954, Kross est l’un des poètes estoniens les plus doués et les plus intéressants. Pour gagner sa vie, il traduit en estonien toute une série de chefs d’œuvre de la littérature (depuis le Jeu d’Adam jusqu’aux romans de Stefan Zweig, en passant par les comédies de Shakespeare). C’est à la fin des années 1960 qu’il se tourne vers la prose, en écrivant ses premières nouvelles historiques. Depuis, il a publié en tout seize romans et plusieurs recueils de nouvelles, qui ont fait de lui l’écrivain estonien le plus lu et le plus traduit du XXe siècle. Il est régulièrement présenté comme candidat au Prix Nobel, mais, comme dans le cas de son héros, le professeur Friedrich Martens, celui-ci lui a toujours échappé….

La principale caractéristique de l’œuvre en prose de Jaan Kross est que l’auteur emprunte ses sujets à l’histoire : tous ses romans, ses pièces et ses nouvelles, d’une manière ou d’une autre, traitent de l’histoire estonienne. L’étendue chronologique de l’œuvre de Kross fait d’ailleurs ressortir des régularités et des développements logiques. Nous pouvons affirmer en résumé que Kross, dans son parcours historique, a couvert une grande partie de l’histoire estonienne, depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin du XXe siècle (cf. tableau en annexe).

On peut identifier dans son œuvre trois périodes distinctes. Dans une première étape, qui commence au début des années 1970 et va jusqu’à la fin de la décennie, Kross se concentre sur le Moyen Âge, avec un intérêt particulier pour le XVIe siècle. L’ouvrage principal de cette période, qui est en même temps l’un des chefs d’œuvre de son auteur, est le roman La triple peste (Kolme katku vahel, 1970-1980), dont les quatre volumes brossent un tableau d’ensemble de l’histoire de Tallinn au XVIe siècle vue par les yeux du chroniqueur Balthasar Russow. C’est aussi à cette époque que Kross écrit son unique livre destinée aux enfants, Le massepain (Mardi leib, 1973), qui relate l’invention du massepain dans la Tallinn médiévale.

La deuxième période dans l’œuvre de Kross romancier débute au milieu des années 1970 et va jusqu’à la deuxième moitié des années 1980. Kross se penche alors sur les XVIIIeet XIXe siècles de l’histoire estonienne. Dans La triple peste et dans les œuvres qui suivent, Kross s’intéresse surtout à des personnalités importantes d’origine estonienne dont il retrace l’itinéraire. Cette approche n’est pas sans comporter une certaine dose de didactisme : Kross entendait ainsi, en effet, rendre aux Estoniens les grandes figures de leur passé et leur montrer qu’en dépit de leur origine modeste, certains Estoniens étaient parvenus au cours de l’histoire à aller fort loin et à atteindre de hautes positions. D’autre part, Kross s’intéresse particulièrement aux déchirements psychologiques de ses héros, à la problématique de l’adaptation et du compromis qui caractérise les personnes d’origine modeste appelées à évoluer dans les hautes sphères de la société. Il observe la manière dont l’individu parvient à trouver sa place dans la hiérarchie sociale, au risque de trahir sa personnalité réelle.

C’est ainsi que les problématiques des romans de la deuxième période de Kross sont surtout centrées sur les possibilités ouvertes à l’individu pour se réaliser et conserver son indépendance dans telle ou telle situation historique4. Comme il le dit lui-même dans un entretien de 1984, son thème préféré à l’époque est « l’individu qui tente de changer le monde […] avec en toile de fond toutes les tensions créées par les dialectiques capacités/inaptitudes et vocations/tentations »5. C’est cette époque qui a vu la naissance de deux de ses personnages les plus célèbres, figures emblématiques de toute son œuvre : le premier est Timotheus von Bock, le protagoniste du Fou du tzar (Keisri hull, 1978), baron allemand idéaliste du XIXe siècle, qui avait promis au tsar Alexandre de ne lui dire jamais que la vérité, et que son intégrité perdra aux yeux du pouvoir ; le deuxième est Friedrich Martens, personnage principal du Départ du professeur Martens (Professor Martensi ärasõit, 1984), juriste internationalement reconnu et haut fonctionnaire de l’empire russe, d’origine estonienne, qui demeure fidèle à l’autocratie, non sans la critiquer dans son for intérieur.

La deuxième période de Kross est caractérisée par l’étendue de l’aire géographique couverte par ses romans : celle-ci n’est plus limitée par l’espace historique estonien, et les personnages se situent dans le contexte plus large de l’Europe, voire du monde tout entier. Cette approche révèle le souci qu’a l’écrivain de montrer les corrélations entre l’histoire estonienne et celle de l’Europe. Dans un entretien de 1980, Kross le reconnaît lui-même: « En écrivant sur l’histoire estonienne, j’ai essayé de faire apparaître ses liens avec les questions qui concernent l’Europe et le reste du monde »6.

Les romans de la troisième période de Kross traitent de l’histoire estonienne du XXe siècle et mettent l’accent sur l’époque charnière que représentent les années 1930-1940. La principale caractéristique des œuvres de cette période est la démarche autobiographique.7 C’est sur la base de son expérience personnelle que Kross réécrit l’histoire de la première République d’Estonie et de l’occupation allemande, puis de l’occupation soviétique qui l’a suivie. Il fait appel à des alter ego grâce auxquels il donne un aperçu de la destinée de sa génération tout au long des péripéties du XXe siècle. L’épilogue de cette troisième période est sans doute son dernier roman, La terre de la volonté (Tahtamaa, paru en décembre 2001), qui traite des problèmes posés par la restitution des terres dans la nouvelle République d’Estonie des années 1990. Avec ce roman, Kross, parti du Moyen Âge, est arrivé à l’époque contemporaine: son épopée romanesque de l’Estonie peut être considérée comme achevée. Dans un entretien récent, l’écrivain a d’ailleurs fait comprendre qu’il entendait se consacrer désormais à la rédaction de ses mémoires, voire qu’il n’excluait pas de travailler à un ouvrage de recherche.8

II

Un examen rétrospectif permet aujourd’hui de constater que l’œuvre en prose de Jaan Kross forme un ensemble entièrement consacré à la réécriture de l’histoire estonienne du XVe siècle à nos jours. C’est là une entreprise exceptionnelle : un seul homme a brossé un tableau de la plus grande partie de l’histoire de son peuple, et il l’a fait, qui plus est, à une période où celui-ci vivait sous un pouvoir étranger et se trouvait ainsi aliéné de son histoire véritable. Cette œuvre peut être vue comme une entreprise de construction de l’identité nationale. Tout nouveau roman de Jaan Kross est comme une nouvelle colonne ajoutée à ce grand monument épique à l’Estonie, dont l’édification aura duré une trentaine d’années.9 Cela apparaît certes clairement aujourd’hui, alors même que l’entreprise est achevée, mais des critiques particulièrement clairvoyants avaient relevé ce fait bien avant. Dès 1980, une critique estonienne, Mall Jõgi, écrivait que Jaan Kross « a surtout consigné dans ses romans la pénétration d’une identité nationale estonienne et la transformation des Estoniens en un peuple conscient de lui-même »10. Vingt ans plus tard, cette affirmation est devenue un lieu commun de la critique littéraire. Le chercheur Jüri Talvet constate par exemple que « les romans de Kross forment une superbe saga, dont le personnage principal est l’Estonie ». Et il ajoute que le thème de cette saga, c’est « la transformation de l’Estonie en nation au sens ethnique autant que politique »11. Son collègue Rein Veidemann lui fait écho en écrivant que « l’œuvre de Kross est un élément du mythe estonien, de cet axe textuel autour duquel tournent la conscience et l’idéologie nationales »12.

Dans l’approche krossienne, qui dit histoire dit histoire nationale. Il convient de le souligner, car l’histoire nationale n’est née en Estonie qu’à la fin du XIXe siècle et elle s’est trouvé mise sous le boisseau après la Seconde Guerre mondiale. Kross en est l’un des fondateurs, l’un des piliers, car il a apporté une contribution tout à fait essentielle au renforcement de l’identité estonienne. Pour être encore plus précis, nous pourrions même rattacher le traitement de l’histoire par Kross au Romantisme national. L’une des principales historiennes estoniennes, Ea Jansen, grande spécialiste du XIXe siècle, observe à juste titre que « le message des œuvres littéraires de Kross à propos de l’histoire est avant tout romantique : au moment de la parution de ses œuvres, il était essentiel. Il aidait les Estoniens à confirmer et à préserver leur identité nationale »13.

Les rapports de Kross avec l’histoire universitaire ont été dès l’origine relativement crispés. Bien des historiens officiels lui ont reproché un traitement trop libre des faits historiques. C’est autour du roman La triple peste, etplus précisément de l’origine ethnique du personnage principal, Balthasar Russow, qu’ont eu lieu les débats les plus animés. Kross en effet se montrait favorable à l’hypothèse d’une origine estonienne, alors que la plupart des historiens estimaient que Russow était un Allemand.14

Pour Jaan Kross, la fiction historique n’est pas moins valable, moins sérieuse que la recherche historique. Dans une communication prononcée en 1974, il affirme sans ambages que « l’écrivain qui s’inspire de matériaux historiques n’est nullement un auxiliaire du chercheur, il est au contraire pour ce dernier un stimulant permanent« 15. Pour Kross, dans les conditions de l’occupation soviétique, la frontière entre fiction et recherche historique s’était estompée, dans la mesure où la première était parfois amenée à jouer, entre autres, le rôle de la deuxième. Pour lui, l’histoire universitaire soviétique n’était pas à la hauteur des exigences. En 1982, il écrit : « Ce que j’ai appris de l’histoire en général et de l’histoire estonienne en particulier ne me satisfait pas. Il est fort probable que je ne suis pas le seul. Ce que mes enfants apprennent sous mes yeux à l’école me satisfait encore moins. Car même si on ne leur apprend pas à proprement parler des mensonges, ces connaissances sont si irrésistiblement ponctuelles, si horriblement bornées, si grises, abstraites, standardisées, qu’au niveau de la perception profonde elles ne sont pas loin d’aboutir à ce qu’il faut bien appeler un mensonge. »16 Cette citation montre bien que Kross considère ses propres romans, en quelque sorte, comme des substituts de la recherche historique. À l’arrivée des premiers vents de liberté, à la fin des années 1980, Kross est amené à revoir quelque peu ses positions. En 1988, en effet, il écrit: « Plus l’atmosphère générale est démocratique, plus la culture de la recherche est élevée, plus l’histoire en tant que science est libre de faire face à ses obligations. Et plus la littérature historique à ses côtés se sent libre, et peut tout naturellement fonctionner comme pure littérature, conformément à sa vocation propre. »17

III

L’apport principal de Kross en tant qu’écrivain a été la construction d’un pont de mémoire entre le passé et le présent. Il le reconnaît dans son dernier entretien : « Tout au long de ma vie d’écrivain, j’ai considéré comme étant de mon devoir de sauver le passé de l’oubli. »18 L’épopée historique de Kross a ressuscité toute une pléiade de personnages d’origine estonienne et a montré la portée, l’envergure de l’histoire estonienne. Mais non content de stimuler la mémoire historique des Estoniens, Kross, dans les dernières décennies, a très efficacement contribué à faire connaître l’histoire de l’Estonie sur la scène européenne. Comme je l’ai indiqué plus haut, Kross est actuellement l’écrivain estonien le plus traduit dans le monde. Des œuvres de lui ont été publiées dans près d’une vingtaine de langues, et le lecteur français a à sa disposition pas moins de cinq volumes.19 À la lecture des réactions de la presse étrangère aux œuvres de Kross, nous pouvons nous convaincre que l’un des apports principaux de ses œuvres est d’avoir amené le lecteur à prendre conscience de l’existence de l’Estonie, pays jusqu’alors inconnu.

Cette idée ressort également de la réception de Kross en France, qui a été tout à fait considérable (une quarantaine d’articles sur l’ensemble de ses œuvres20). La plupart des critiques français mentionnent la position géographique de l’Estonie ainsi que les particularités de son histoire. Dans son compte rendu du Fou du tzar dans Le Monde,Nicole Zand présente même, dans une note en bas de page, un aperçu de l’histoire estonienne. Le même auteur (comme bien d’autres) constate que « le roman [de Jaan Kross] réserve bien des plaisirs et des surprises. Et la découverte […] de l’histoire d’un pays balte nommé Estonie »21. Catherine David qualifie dans Le Nouvel Observateur les romans de Kross d’ »admirables manuels d’histoire des pays Baltes ». Quelques comptes rendus se font l’écho d’une autocritique déplorant la connaissance insuffisante des pays baltes; Catherine David rappelle cette triste réalité sous la forme d’une question rhétorique: « Que savons-nous au fond de ce morceau d’Europe en révolte? Avions-nous pris conscience, avant les événement récents, de la pesanteur historique de leur destin? Que nous enseignent aujourd’hui les pays Baltes? Qu’auraient-ils à nous dire, ces paysans pétris d’histoire et de tradition dont la vie paisible fut bouleversée, piétinée, vidée de sa substance en quelques années? »22 Elle est secondée par le critique du journal La Vie, qui demande: « Qu’aurions-nous su du passé de certains petits pays d’Europe sans la littérature […]? Que saurions-nous […] de l’Estonie sans Jaan Kross? »23

Nous constatons ainsi que Kross n’est pas seulement parvenu à refaçonner considérablement « l’horizon historique » des Estoniens, mais qu’il a exercé une influence certaine sur la perception de l’histoire estonienne par l’opinion publique européenne. La gigantesque épopée romanesque de Kross a ainsi rempli son objectif et imposé son regard sur l’histoire estonienne, non seulement en Estonie, mais également au-delà des frontières du pays.

Annexe

Les périodes historiques traitées dans l’œuvre de Jaan Kross

Ouvrages (dans l’ordre chronologique)Époques traitées
Première période (XVe-XVIe siècles) 
Quatre monologues à propos de saint Georges (1970)début du XVIe siècle
Le massepain (1973)vers le XVe siècle
La triple peste, 4 vol. (1970-1980)2e moitié du XVIe siècle
Deuxième période (XVIIIe-XIXe siècles) 
L’aérolithe (1975)1re moitié du XIXe siècle
Les troisièmes montagnes (1975)2e moitié du XIXe siècle
Le fou du tzar (1978)1re moitié du XIXe siècle
Le roman de Rakvere (1982)2e moitié du XVIIIe siècle
Le départ du professeur Martens (1984)2e moitié du XIXe siècle
L’œil du grand Tout (1987)fin XIXe-début XXe siècle
Troisième période (XXe siècle) 
Les gars de chez Wikman (1988)années 1930
La vue retrouvée (1988)années 1930-1950
Exhumations (1990)années 1950
L’insaisissable (1993)années 1910 et 1940
Le cercle de Mesmer (1995)années 1940
Le vol immobile (1998)années 1930-1940
Le pays de la volonté (2001)années 1990

Notes:

1 – Sur les rapports entre l’histoire et la littérature en Estonie, cf. surtout les travaux de Jaan Undusk, notamment “Canonical Patterns of Narrating History: In Search of a Hidden Rhetoric”, dans Y. Varpo, M. Zadencka (Hrsg.), Literatur und nationale Identität II: Themen des literarischen Nationalismus und der nationales Literatur im Ostseeraum, Tampere, 1999, pp. 5-13. J’évoque ces questions également dans mon article “Jüriöö-tekst eesti kirjanduses”, Looming, n° 3, 1998, pp. 401-411.
2 – Jean-Luc Moreau, “Estland und Europa im ‘Verrückten des Zaren’”, dans O. Schwencke (Hrsg.), Der Verrükte des Zaren. Jaan Kross in Loccum, Loccum, Evangelische Akademie, 1990, p. 167.
3 – Il manque toujours une biographie de Jaan Kross; c’est un auteur finlandais, Juhani Salokannel, qui prépare actuellement une première étude biographique de Jaan Kross. On trouve quelques remarques générales sur l’œuvre de Kross dans une étude récente en allemand: Kerttu Wagner, Die historischen Romane von Jaan Kross. Am Beisbiel einer Untersuchng der deutschen und englischen Übersetzungen von Professor Martensi ärasõit, Francfort/Main, Peter Lang, 2001. Pour la bibliographie de Jaan Kross, on se reportera à Vaime Kabur et Gerli Palk, Jaan Kross: bibliograafia, Tallinn, Bibliotheca Baltica, 1997 (à compléter par Merike Kiipus, “Select Bibliography of Jaan Kross”, Journal of Baltic Studies, vol. XXXI, n. 3, 2000, pp. 225–236).
4 – Cf. Ea Jansen, “Klio ja kompromissid”, Keel ja Kirjandus, n° 11, 1972, p. 1922.
5 – Jaan Kross, “Vastuseks Poola nädalalehele “Tak i Nie” [1984], dans Id., Vahelugemised IV, Tallinn, Eesti Raamat, 1986, p. 27.
6 – Jaan Kross, “Vastuseks Mall Jõe küsimustele “Sirbi ja Vasara” tarvis ehk “Need põnevad matkad minevikku”” [1980], dans Id., Vahelugemised IV, op. cit., p. 104.
7 – Cf. Tiina Kirss, “Playing the Fool in the Territory of Memory: Jaan Krossi Autobiographical Fictions of the Twentieth Century”, Journal of Baltic Studies, vol. XXXI, n° 3, 2000, pp. 273-294.
8 – Rein Veidemann, “Jaan Kross sekkub maade küsimusse”, Postimees. Arter, 15 sept. 2001, p. 6.
9 – Cf. Toomas Haug, “Jaan Krossi proosast. Fundamentaalset, Looming n° 6, 1998, pp. 935-938.
10 – Mall Jõgi, “Jaan Kross Maarjamaa kroonikuna”, Keel ja Kirjandus, n° 2, 1980, p. 73.
11 – Jüri Talvet, “Paigallend, or the Building of Estonia in the Novels of Jaan Kross”, Interlitteraria, Tartu, t. 5, 2000, p. 164. Cf. Thomas Salumets, “Jaan Kross: Negotiating Nation”, ibid., pp. 171-185.
12 – Rein Veidemann, “Jaan Kross ja eesti müüt”, Eesti Päevaleht, 19 février 2000.
13 – Ea Jansen, “Jaan Krossi ajalookangelaste dilemmast”, Kultuurileht, 17 février 1995, p. 7.
14 – Cf. Jaan Kross, “Paul Johanseni (ja iseenese) päästmiskatse ühe ülirange ajaloolasmuusa käest”, dans Id., Vahelugemised V, Tallinn, Eesti Raamat, 1990, pp. 169–184; Id., “Balthasar Russowi (ja iseenese) päästmiskatse teise ülirange ajaloolasmuusa käest”, ibid., pp. 185–228.
15 – Jaan Kross, “Ajalooainelisest kirjandusest Eestis. Ettekanne Torontos ja New Yorgis 1974”, Vahelugemised III, op. cit., p. 111.
16 – Jaan Kross, “Märkmeid ajaloolisest teemast”, Vahelugemised III, op. cit., p. 225.
17 – Jaan Kross, “Vastused Imbi Jeletsky küsimustele “Rahva Hääle” jaoks detsembris 1988”, dans Id., Vahelugemised VI, Tallinn, Eesti Raamat, 1995, p. 50.
18 – Rein Veidemann, “Jaan Kross sekkub maade küsimusse”, op. cit., p. 6.
19 – Le fou du tzar, Paris, Robert Laffont, 1989 (repris dans la collection “Points-romans”, n° 517 chez Seuil en 1992); Le départ du professeur Martens, Paris, Robert Laffont, 1990; La vue retrouvée, Paris, Robert Laffont, 1993; L’œil du grand Tout: Le roman de Bernhard Schmidt, Paris, Robert Laffont, 1997; Dans l’insaisissable: Le roman de Jüri Vilms, Paris, L’Harmattan, 2001. Les quatre premiers livres sont traduits par Jean-Luc Moreau, le dernier par Jacques Tricot.
20 – Cf. Marek Tamm, “Le prince Jaan, géant des lettres: la réception de Jaan Kross en France”, dans Marek Tamm, Eva Toulouze (éds.), Contrastes et dialogues. Actes du colloque franco-estonien, (Studia Romanica Tartuensia I), Tartu, Presses Universitaires de Tartu, 2001, pp. 199–212.
21 – Nicole Zand, “La folie ou le cachot”, Le Monde, 17 novembre 1989.
22 – Catherine David, “Les sagas des pays Baltes” Le Nouvel Observateur, 27 décembre 1990, p. 78.
23 – Christophe Kantcheff, “Un siècle dramatique”, La Vie, 11 novembre 1993.