Poème (bilingue)
Je suis une mer ondoyant au vent,
Un pauvre homme en proie au malheur !
Amour, nostalgie, peines et tourments
Font une houle dans mon cœur …
Je suis une mer ondoyant au vent,
Un pauvre homme en proie au malheur !
Amour, nostalgie, peines et tourments
Font une houle dans mon cœur …
Jürgens sortit du cimetière. Il s’arrêta devant le portail, comme s’il ne savait pas bien où aller. À cette heure du soir, la rue était déserte. Il n’y avait aucun passant. Tout était silencieux …
Me voici donc rendu, prêt à t’envoyer ces lettres du Paradis ; et j’ai sept jours, comme Dieu lorsqu’il a créé le monde ; et nous sommes aujourd’hui lundi, et samedi soir je devrai avoir terminé le récit que je veux te faire, afin de pouvoir me reposer et voir que cela est bon …
Malle était bien à la bibliothèque. Elle lisait des contes hongrois de Kolozsvári Grandpierre. Ils échangèrent un regard complice. Il s’installa devant son volume de Radhakrishnan et essaya de se plonger dans les idées de l’école de la mimamsa. Mais cela n’allait pas de soi. Il tint héroïquement une demi-heure, non sans jeter de temps à autre un coup d’œil du côté de Malle …
Il y a quelques années encore, P. était professeur d’histoire dans l’une de nos meilleures universités. Le fait que plus personne aujourd’hui ne se souvienne de son nom indique simplement à quel point la mémoire humaine est fantasque …
Avant qu’il ne parte s’installer en Belgique, j’avais des relations assez étroites avec le célèbre artiste W. Ce que j’avais appris à apprécier tout particulièrement chez lui, c’était son énergie inépuisable …
En vieillissant, il nous arrive d’avoir honte de nos amours de jeunesse, de même sans doute qu’elles ont un peu honte de nous. Une attirance invisible nous empêche pourtant de répondre par le silence lorsqu’elles nous adressent la parole …
Un de mes amis, B., déclara un jour qu’il était amoureux de deux femmes à la fois. Cela aurait sans doute été compréhensible s’il s’était agi par exemple de femmes à la beauté remarquable …
Salut à toi, ma grande, vieille et sage !
Pourquoi ne m’écris-tu plus ? Penses-tu donc être devenue une authentique mamy universitaire qui n’a plus de temps à perdre avec une gamine comme moi ? …
« À ton avis, elle est heureuse ? »
Voilà la question qui nous préoccupait, nous, ses anciens camarades de classe, et que nous avions coutume de nous poser les uns aux autres lorsque, par les soirs paisibles, nous la croisions le long de la rive de l’Emajõgi …