Le poète multiplié
Allô, l’Europe, allô !
ici moi, poète d’un petit peuple :
ici la T.S.F. de mon cœur …
Allô, l’Europe, allô !
ici moi, poète d’un petit peuple :
ici la T.S.F. de mon cœur …
Je voudrais marcher avec toi, quelques pas avant l’heure
Où se brisera la route.
La tempête est rude et l’impatience use ma vigueur.
C’est notre destin sans doute …
j’attends la guérison pendant des semaines
je ne fais d’ailleurs rien d’autre
bon je travaille aussi et sans arrêt
je vais à des fêtes je prends le bus pour aller en ville …
À la frontière entre le Mulgimaa et le Tartumaa
au bord d’un marais quelques pins
tendent vers la route
leurs dix bras …
Ces tomates que ma sœur avait mises
à mûrir près de la fenêtre à la campagne
ressemblaient à des embryons verts …
Je suis une mer ondoyant au vent,
Un pauvre homme en proie au malheur !
Amour, nostalgie, peines et tourments
Font une houle dans mon cœur …
ils sont encore en haut des pins
les petits garçons dans leurs nids
nuits lâches et jours incertains
les pères restent à l’abri …
Je me suis avancée auprès des choses simples,
je me suis appuyée sur le simple et le bon…
La lumière infinie des étoiles lointaines
m’a recouvert de sa quiétude …
Vous entendez la tempête, comme elle fait rage et déferle,
mugit dans les forêts et siffle dans les cimes,
et cruelle elle effraie les oiseaux apeurés dans leur nid …
La ville est grande et claire comme un souvenir d’amour,
là où je veux aller, aucun tramway ne mène ;
l’arrêt est en moi …